Aujourd’hui, commence l’exil au Mexique. Ils ont fermé les frontières de tous les pays du monde alors que nous étions en pleine découverte du pays. L’endroit s’appelle Mazunte.
Mazunte est un petit village au bord de l’océan pacifique. Les vagues y sont sauvages, le sable ocre et brûlant, l’air baigné de lumière. Nous sommes dans l’état de Oaxaca au Mexique. Au sortir de la plage, quelques bars et cabanes, en matériaux récupérés. On entre alors dans la rue du Rinconcito, avec ses couleurs chatoyantes, ses vendeurs de bijoux artisanaux, ses odeurs de tacos, quelques mexicains sirotant une bière, quelques hippies volants sur les pavés.. Une laverie, celle de « Chelita et ses douze petits-enfants », un marchand de glaces, un bar à jus de fruits, une pharmacie aryuvédique, un restaurant de tacos dans lequel le serveur entonne des chants mexicains.
On arrive ensuite dans la rue principale qui du terrain de football en terre battue jusqu’à l’entrée du village se parcoure en moins de cinq minutes. On y trouve les restaurants et les petits complexes hôteliers, les écoles de surf, de langues, la poissonnerie, la boucherie, les vendeurs de légumes et le marché aux puces.
Autour, c’est la montagne. Notre cabane s’y trouve, surplombant la vallée. On y accède par un escalier jaune moutarde. C’est toujours le labrador du lieu, Vita, qui te reçois. Elle t’apporte un de ses jouets pour que tu puisses lui lancer.
Au premier étage, une cuisine communautaire, les murs recouverts de peintures, deux canapés, une table et quelques poêles. Notre chambre, dont les murs sont des œuvres d’art, est ouverte sur le balcon et la vue est imprenable. Au dernier étage de la maison, deux hamacs, un toit de paille, deux mats de yoga et une parilla. Tout ce qu’il faut. C’est dans cette maison que nous allons passer les quinze jours de la quarantaine.
Nous sommes 5 dans la maison. Celui qui vient de poser sa planche de surf, et qui entre en souriant, c’est Blas, c’est lui qui gère la maison. Il doit avoir vingt-cinq ans, et cela fait trois mois qu’il vit ici. Il voyage d’un volontariat à l’autre, il a l’air de savoir bricoler, travaille de serveur dans un restaurant du village. Sa copine Pau’ est ici aussi, elle travaille dans un restaurant de crêpes dans le village d’à côté. Il passe la chercher tous les soirs en moto.
La petite qui est en train de couper une mangue pour en faire un jus, c’est Cordoba. Je ne sais pas encore comment elle s’appelle, je lui demanderai demain. Son chignon blond est défait, et tombe en cascade sur ses épaules et ses bras tatoués. Elle est tatoueuse itinérante, et elle peint les tableaux de la maison.
On les a connus pendant nos vacances ici il y a quelques jours, avant que la situation ne s’aggrave et que l’on décide de rester enclavés ici, le temps qu’une solution soit trouvée.
Marcelo, déclaré chef cuisinier de la communauté, est en train de vider des sacs de courses. Ce soir ce sera un bon repas post-apocalyptique : des pâtes aux légumes. « Il faudra qu’on se procure des bidons d’eau potable pour cuisiner » dit-il. « J’en connais un qui passe demain, il faut compter 40 pesos par bidon, autant faire des stocks » répond Blas. Et pendant que notre petite équipe commence à organiser la vie en communauté, je regarde par la fenêtre le soleil tomber derrière la montagne mexicaine.
18/03/2020 – Premier jour de l’exil au Mexique.





Cette version romancée de notre quarantaine pour le coronavirus vous a-t-elle plu ? Y aura-t-il un chapitre deux ? L’exil au Mexique est-il un bon titre ? Cordoba me tatouera-t-elle ? Lâchez vos commentaires puisqu’on a plus que ça à faire !
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[…] C’est de ce constat que nous étions partis, c’est ce que j’avais senti lorsque je découvrais le village. […]