L’exil au Mexique – chapitre 4 : la résistance s’organise
Lorsque nous arrivons au sommet de la colline, c’est pour découvrir une cabane perchée dans les arbres. Au loin la mer, une terrasse avec son hamac, un peu d’ombre, de grandes fenêtres, les arbres remplis d’oiseaux plus étranges les uns que les autres.
Lors de la première semaine, j’ai pu compter combien de familles d’animaux vivaient aux alentours. Il y a les maîtres de l’arbre, ceux dont le nid se trouve en haut des branches. Ce sont des sortes de pies, au cri strident. Un matin un lézard est grimpé jusqu’en haut du tronc… Sans intervention de la plus grosse pie, la progéniture aurait déjà été digérée à présent.
Dans la forêt, tous les matins passe un écureuil. D’une agilité remarquable, il passe désormais par la terrasse pour rejoindre les arbres.
D’autres oiseaux vivent aux alentours. Un couple d’inseparables, verts aux yeux ronds et jaunes. Un groupe d’oiseaux aux longues plumes bleues, une volée de petits moineaux au ventre jaune et trois impressionnants piverts à houpette qui s’amusent à chasser les pies de leur arbre. Lorsque je termine mon inventaire quotidien, je rentre car l’après midi se passe à l’abri de la rude chaleur.
Hier soir, une lune rousse illuminait le ciel. C’était la première lune du printemps et l’humanité terminait sa troisième semaine enfermée. Chacun le vit à sa manière, profitant ou non du temps bonus qui lui était donné, vivant dans une bulle plus ou moins agréable dans un monde incertain. C’est alors que le village a décidé de prendre des mesures pour empêcher la contamination.
La résistance s’organise au village. Pour prévenir l’arrivée du virus sur nos terres, les villageois à main levée ont voté la fermeture des accès routiers à la communauté. Un passeport officieux nous a été attribué pour pouvoir entrer et sortir du village pour rejoindre la ville et acheter des vivres. Cependant trois jours après déjà, la fermeture devenait définitive pour au moins 20 jours. Le temps d’une possible contamination a l’intérieur. On ne peut plus sortir qu’en cas d’urgence.
C’est avec un mégaphone que de son camion le chef du village annonce « restez chez vous »
et qu’un léger vent de panique souffle sur la paisible commune. Il faudra rationner l’eau et partager les vivres, nettoyer les déchets également, parce que le collecteur ne passera plus, et que les mouches et petits animaux pourraient profiter de la situation pour se faire un festin…
Une solidarité s’installe peu à peu, et lorsque l’on descend on laisse un paquet de pâtes dans la boîte gratuite pour ceux qui sont plus dans le besoin. J’étais en train de me préparer à ne rien faire, lorsque j’entends une conversation depuis la salle de bain. « Bonjour. Je suis José Manuel, j’habite sur la colline d’à côté, et j’ai trois chevaux. Vous avez du compost et je voudrais votre permission pour que mes chevaux puissent s’y nourrir. Si vous pouviez me laisser le compost dehors… Comme cela j’apprends à mes chevaux où le trouver et ils ne souffrirons pas de la faim. » la jeune femme qui le reçoit lui assure que ce sera chose faite et le bonhomme s’en va content…
« Pour l’instant le « grillon », -le petit magasin du centre – est toujours ravitaillé, mais impossible de trouver des bières », me dit Marcelo, qui se lavait les mains après être sorti. Les règles nous ont étés envoyées par message whatsapp. Il a été déclaré dans l’état de Oaxaca, une loi « sèche », l’achat d’alcool est interdit, dans le but de limiter les réunions et les violences. L’organisation de fêtes, les accès aux plages, sont interdits sous peine d’exclusion de la communauté. Il était temps que le Mexique se réveille, et il a frappé fort.
C’est tout pour aujourd’hui, c’était déjà bien ça faisait longtemps que je n’avais pas écris de nouvelles! Je vous laisse regarder les photos et n’hésitez pas à me contacter sur les réseaux sociaux (Facebook, instagram) pour quelques nouvelles de l’exil au Mexique et de comment s’organise la résistance ! Prenez bien soin de vous et des vôtres. Restez chez vous 😉
L’exil au Mexique – la résistance s’organise 08/04/2020











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[…] permettait la réouverture des plages, tout en continuant le blocage aux accès de la ville. Quand les plages avaient ouvert, ce fut un soulagement pour tous les habitants de la communauté, dont nous faisions désormais […]